l'Oiseau des îles,
le dernier grand voilier nantais

l'histoire de ce navire a été relatée par Daniel le Corre dans le Chasse Marée (N°157):

Dernier voilier lancé en 1935 par les fameux chantiers navals nantais Dubigeon, l' «Oiseau des îles » a navigué au cabotage entre les archipels idylliques de la Polynésie jusqu'à la fin des années cinquante. Devenu obsolète en tant que navire de charge, ce coureur du Pacifique a eu la chance de ne pas être détruit. Passant de mains en mains, regréé, transformé en yacht de luxe et rebaptisé « Flying Cloud », le robuste trois-mâts en acier navigue toujours dans les Antilles, il constitue aujourd'hui un élément précieux de notre - maigre - patrimoine de grands voiliers.

Peu après avoir lancé les deux derniers voiliers terre-neuviers français en acier -le Commandant Louis Richard et le Lieutenant René Guillon -, les chantiers navals Dubigeon, de Chantenay, mettent sur cale leur ultime voilier de commerce. C'est une grande goélette à trois mâts, également en acier, construite pour le compte de la Compagnie française des phosphates de l'Océanie, présente dans le Pacifique Sud dès le début du siècle. Celle-ci exploite alors sur l'île de Makatéa, dans l'archipel des Tuamotu, l'un des plus importants gisements de phosphate de la Polynésie française (1). Elle possède pour le transport de son personnel, des vivres et du matériel indispensable à l'exploitation de sa mine, plusieurs petits bâtiments effectuant assez régulièrement la navette, principalement au départ de Tahiti.

C'est d'abord la goélette Cholita, construite en 1903, puis l'Océanien, de plus de 400 tonneaux, entré en service en 1920, et enfin le vapeur Ville de Papeete. L'entreprise prenant de plus en plus d'ampleur, les armateurs songent à étoffer leur flotte et à remplacer le Ville de Papeete, échoué le 8 juillet 1934 sur l'île de Haraiki. C'est ainsi que, le 28 décembre de la même année, ils passent commande aux chantiers Dubigeon d'un trois-mâts latin à moteur auxiliaire et mâture en bois. Le devis s'élève à 2265000 francs de l'époque. Le navire est lancé le 17 juin 1935 à Chantenay, sous le délicieux nom d'Oiseau des îles, en hommage à la grâce de sa marraine, la fille de M. Touzé, directeur de la Compagnie des phosphates.

Long de 48,98 mètres, large de 8,56 mètres, calant 2,99 mètres et déplaçant 660 tonnes, l'Oiseau des îles porte 458 mètres carrés de toile et possède un moteur de 375 chevaux. Le voilier est livré à son armateur le 20 juillet suivant et francisé dix jours plus tard. Après ses essais à la mer, effectués souvent par mauvais temps, il appareille de Saint-Nazaire le 22 novembre, à destination de Papeete, via le canal de Panama. Commandé par le capitaine Ernest Dequidt, le navire rejoint son port d'attache le 25 janvier 1936, après avoir établi son record de vitesse au large du cap Finisterre : 14 noeuds pendant 8 heures consécutives. Il ne reverra jamais les côtes métropolitaines.

A partir du 11 février suivant, sous le commandement d'André Praud, l'Oiseau des îles effectue, outre ses voyages hebdomadaires vers Makatéa, des navigations vers les îles Fidji, les Samoa et quelquefois même les îles Australes. Il y embarque des vivres frais, et surtout de la main-d’œuvre, allant même jusqu'aux îles Cook afin "d'enrôler des ouvriers" pour les besoins de la mine. Cette navigation commerciale "à la tahitienne" va durer jusqu'au 15 octobre 1941, date à laquelle le voilier est réquisitionné. En effet, une petite marine des Forces navales françaises libres (FNFL) est créée à Tahiti, et notre goélette à trois mâts, dont le nouveau matricule, P 780, lui confère le titre de "croiseur auxiliaire armé", aura le privilège - comme les goélettes Etoile et Belle Poule - d'arborer à son beaupré le pavillon à croix de Lorraine.
 

La guerre de l'Oiseau

Le navire est doté d'un armement léger, composé de deux mitrailleuses - récupérées sur des hydravions CAM 55 appartenant à l'escadrille E8 de la base aéronavale de Fare-Ute - disposées, après modification des affûts, de chaque côté du gaillard, de douze fusils-mitrailleurs et de trente-cinq fusils de marine de type mousqueton. Puis le "free French armed auxiliary schooner", comme le dénomment avec un brin de condescendance les Alliés, est affecté dès 1942 à des missions de représentation des autorités de la France libre dans le Pacifique.
Selon un bruit de coursive persistant - mais récemment contredit par des recherches approfondies -, le brave Oiseau des îles aurait coulé un sous-marin japonais dans les parages des Îles sous le Vent! Si l'on en croit plusieurs ouvrages réputés sérieux, la goélette aurait attiré le submersible vers des hauts-fonds non répertoriés sur les cartes, où il se serait éventré... Plus prosaïquement, le bâtiment régulièrement commandé par le capitaine André Praud - élevé pour la circonstance au grade de lieutenant de vaisseau - transporte le plus souvent les hautes autorités du territoire à Bora-Bora (occupée par les Américains) et embarque pour son retour à Papeete des produits de première nécessité destinés à la population de l'Etablissement français de l'Océanie (EFO).

Cependant, le 23 janvier 1942, mouillé en rade de Papeete, l'Oiseau des îles manque de connaître une fin peu glorieuse. Convoqué dans la nuit par les autorités civiles et militaires à la base de Fare-Ute, le capitaine Praud est averti par le gouverneur de l'île qu'un croiseur allemand se dirige vers Tahiti, et que pour l'empêcher de pénétrer dans le port, il est indispensable de saborder le voilier au milieu de la grande passe, seule susceptible d'être empruntée par le bâtiment ennemi.

Indigné de voir avec quelle navrante désinvolture ces gens disposent de l'existence d'un navire, André Praud répond, en gardant avec peine son sang-froid: "Je m'oppose formellement à saborder mon voilier dans la passe de Papeete sur la seule teneur d'un renseignement qui n'a aucune valeur tant que son exactitude n'aura pas été vérifiée et confirmée. L'Oiseau des îles, seul navire de la colonie, n'a pas été armé en guerre pour être volontairement envoyé par le fond afin d'obstruer une passe, ce qui couperait Tahiti de toutes communications avec l'extérieur. Dans un conflit où le minage des côtes a été reconnu comme la protection la plus efficace en même temps que le danger le plus insidieux, il est vraisemblable qu'un croiseur allemand ne tentera pas de franchir une passe étroite dans l'ignorance où il se trouve qu'elle n'est pas minée."

Déstabilisées par la fermeté de ces propos d'une logique irréfutable, les autorités reculent et on tombe d'accord sur la tactique suivante: l'Oiseau des îles appareillera dès que possible et de nuit pour les îles Sous-le-Vent, afin de recueillir sur le supposé navire ennemi des renseignements complémentaires. Le 25 janvier, vers 2 heures du matin, sans aucun bruit, par nuit noire, la vaillante goélette armée double l'île de Mooréa. Le lendemain, vers 16 heures, l'Oiseau des Îles pénètre dans le lagon de Raiatea et accoste l'appontement. Après les palabres d'usage, les habitants affirment: "Non, aucune fumée, aucune mâture, aucune silhouette de quelque navire que ce soit, sinon vous!" A Huahine, distante d'une dizaine de milles, même étonnement et même absence de renseignements. Trinquette - ainsi les indigènes ont-ils surnommé le capitaine Praud - met alors le cap sur Bora-Bora, où il sait que des rades abris peuvent servir de caches, même pour de grands navires.

Là, stupéfaction! L'île est "squattée" par la Marine américaine et sert d'escale aux convois s'acheminant vers la Nouvelle-Calédonie... Mais de croiseur allemand, point! Dans les jours qui suivent et pour le principe - car les navires américains sont entrés dans les eaux territoriales françaises sans y être autorisés -, l'Oiseau des îles arraisonne le Ramapo, un pétrolier de 12 000 tonnes, puis le croiseur Trenton portant la marque de l'amiral Schafroth. Ce n'est qu'en rentrant à Tahiti que le commandant Praud apprendra du gouverneur que le gouvernement français - mais lequel? - avait autorisé l'installation d'une base américaine à Bora-Bora.

L'année suivante, la goélette connaît une nouvelle aventure qui aurait pu lui être fatale. Le 18 janvier 1943, alors qu'elle a été rendue à la vie civile, sous contrôle de la Royale, depuis le 10 octobre précédent, elle appareille avec un chargement de matériel pour l'île de Rapa, où la Marine a installé un poste de guet avec du personnel radio dont la relève s'effectue périodiquement. Dans la journée, l'Oiseau des îles reçoit l'ordre de faire demi-tour. En arrivant à l'ouvert de la passe de Papeete, le commandant ne croit pas utile de se plier aux consignes prescrites en temps de guerre, à savoir que tout navire qui se présente doit stopper au large et attendre l'arrivée du pilote militaire du port. Celui-ci doit alors prévenir par signaux la base navale que le navire en question est "ami" et qu'on peut le laisser entrer. En l'occurrence, la procédure n'étant pas respectée, la batterie installée sur les hauteurs de la colline de Sainte-Amélie reçoit l'ordre de tirer sur le contrevenant. Au premier coup de semonce, un obus tombe juste devant le beaupré de l'Oiseau des îles, qui vient de franchir la passe. Malgré cela, le capitaine met "en avant toute" et le quartier-maître clairon Milton sonne aux postes de combat. Le temps qu'une deuxième salve éclate, le navire est déjà sur rade. Une fois mouillé face au petit quai de la Marine, le capitaine Praud débarque alors en hâte pour rencontrer le gouverneur Orselli afin de se plaindre de l'accueil qui lui a été réservé, d'autant que son navire est connu de tous depuis longtemps.
De 1943 à 1944, trois voyages aux îles Fidji sont effectués pour embarquer dans le port de Lambasa des chargements complets de sucre pour Tahiti où l'usine d'Atimaono est défaillante. L'Oiseau des îles conduit également à Futuna (îles de Horn) le roi des îles Wallis pour une rencontre avec son homologue, ces archipels étant occupés par l'US Navy et les bâtiments de liaison civils pratiquement inexistants à cette époque dans la région.

Dans l'archipel des Tuamotu, durant cette période, plusieurs îles sont irrégulièrement ravitaillées à cause de l'insuffisance des moyens de. transport. Aussi, certains armateurs, comme les frères John et Sam Mervin, vont-ils affréter l'Oiseau des fies par l'intermédiaire de la Marine, qui en assure toujours la gérance. Le trois-mâts latin embarque alors des marchandises diverses à Papeete et part "à l'aventure" vers les Tuamotu, rapportant au retour du coprah et surtout de la nacre, embarqués par l'équipage. Restitué à ses armateurs en 1947 après bien des vicissitudes, le ,voilier reprend ses voyages réguliers de recrutement de main-d’œuvre pour Makatéa, en plus de ses missions de livraison de poisson et de tout le nécessaire à la vie des îles, cruellement démunies.

Séjour forcé à Mopelia

C'est ainsi que, le 25 mai 1947, l'Oiseau des îles appareille pour Rarotonga (îles Cook) avec environ cent soixante-dix passagers et un équipage double, un médecin et un agent recruteur chargé de convaincre les travailleurs de séjourner une année entière sur Makatéa. La route du retour est marquée par une fortune de mer sur l'île de Mopelia, déjà célèbre depuis l'échouement du Seeadler, le navire corsaire du capitaine allemand von Lückner, survenu lors de la Première Guerre mondiale.

La relation des faits ayant inspiré plusieurs versions contradictoires - dont celle du capitaine Praud -, on n'en donnera ici que les grandes lignes. Quatre jours après l'appareillage de Rarotonga, l'Oiseau des îles est en vue d'une île supposée être celle de Maïao. En s'en approchant, le voilier talonne soudain violemment sur un récif. Pour des raisons diverses - différentes selon les témoignages -, aucune observation astronomique n'a été faite depuis le début de la traversée, et l'estime s'est révélée fausse.

"Pas l'ombre d'un affolement parmi les passagers, se souvient le chef mécanicien, Antoine Colombani. Mais l'officier de quart est plutôt gêné. Seul à la passerelle, il n'a pas vu l'île! Il n'y a rien d'autre à faire qu'à débarquer. L'équipage met les canots à la mer et le va-et-vient commence à l'aviron. Les baleinières emmènent ainsi passagers, bagages, bétail. La bonne humeur règne. Pour ma part, je me précipite pour constater l'état des fonds. Rien dans la machine ni dans le poste d'équipage avant, mais dans le~deux cales qui communiquent, ça monte gentiment! Les pompes sont mises en route, mais l'eau monte lentement malgré tout."

Un radiotélégramme est transmis à la Marine de Fare-Ute pour demander l'envoi d'une pompe puissante, celle de la machine ne suffisant pas. "Je suis sceptique, déclare alors Colombani. Ce n'est pas possible, l'île ne ressemble pas à Maïao. On est en plein sur un atoll, mais lequel Questionnant les autochtones, l'équipage apprend qu'il s'agit de Mopelia. Un message rectificatif est envoyé à la Marine, sans commentaire. "Vous vous rendez compte, poursuit l'officier mécanicien avec humour, 180 milles d'erreur ! On s'est à peine trompé du tiers de la distance de Dunkerque à Marseille ! Par beau temps en plus!" Les deux cales continuent de se remplir et la goélette se couche sur bâbord, puis se redresse un peu, une fois les cales pleines. Les cloisons étanches avant et arrière tiennent bon.

"C'est la belle vie, commente notre narrateur. On pêche, on fait la cuisine à terre, les gens de 1' île sont curieux et accueillants. Enfin, la pompe de renfort et le ciment arrivent de Papeete. On met tout en route, mais cela ne donne rien. Deux hommes confectionnent un batardeau qu'on installe et fixe sous l'eau à l'endroit où l'on voit une déchirure minime. Mais une vingtaine de rivets ont sauté et l'eau rentre par tous ces trous... C'est alors qu'une idée saugrenue traverse mon esprit: « Capitaine, on a pas mal de bouteilles de champagne embarquées à Tahiti. Les bouchons, ça doit avoir à peu près le diamètre des rivets. » On met alors toutes les pompes en route à pleine puissance et tous plongent pour enfoncer sous l'eau, de l'extérieur, les bouchons dans les trous, là où les rivets ont sauté. Victoire! L'eau baisse dans les cales. Le voilier se redresse et l'on réembarque. Puis l'Oiseau des îles regagne sagement Tahiti avant de « s'amuser » cinq mois en Nouvelle-Zélande pour le changement des tôles de fond. Nous appareillons le 10 décembre 1947 pour Auckland. Ce sera le dernier commandement du capitaine André Praud."

Le Flying Cloud

Plusieurs capitaines prendront ensuite le commandement de l'Oiseau des îles: Bernard Pirault, Ernest Grand, Pierre Peaucelier, Gaston Martin et Robert Argod. En 1957, ce dernier est reçu à Papeete par l'un des dirigeants de sa compagnie, qui lui confie: "Maintenant que vous avez amené de France l'Oiseau des Iles II, notre nouveau petit cargo, nous avons un bateau de trop. Notre inspecteur a réussi à trouver un acquéreur pour notre vieux trois-mâts, un Mexicain du nom de José-Antonio Couttolenc. Il faut donc conduire le navire là-bas, à Acapulco."

C'est ainsi que, le 26 décembre 1957, l'Oiseau des îles quitte les rivages de la Polynésie pour la côte Ouest du Mexique. Le gréement est alors amputé de ses trois mâts de flèche, ce qui alourdit la silhouette du voilier jadis si élancé et le fait se traîner à la voile lorsque le moteur est en panne, un incident de plus en plus fréquent. Le 30 décembre, le navire fait escale dans la somptueuse baie des Vierges dans l'île de Fatu Hiva, aux Marquises, et franchit le pot au noir une quinzaine de jours plus tard. Après avoir reconnu l’île de Clipperton, l'Oiseau des Îles met le cap sur Acapulco. Lors d'un coup de vent de force 9, les vieilles voiles usées jusqu'à la trame partent en lambeaux l'une après l'autre, et c'est avec un moteur poussif que le navire arrive à destination au soir du 19 janvier 1958, sous une pluie qui n'a pas cessé depuis des jours.

"La ville était sinistre à l'époque, se souvient Robert Argod, avec des montagnes pelées envahies de bidonvilles, des plages couvertes de tas d'ordures et une éruption d'immeubles poussés au hasard dans tous les sens et tous les styles, plusieurs d'entre eux restant inachevés avec le ciel visible à travers. En plus, comme le bateau portait le pavillon mexicain, j'ai eu beaucoup de problèmes avec la douane qui a exigé de le faire amener. J'étais donc le capitaine d'un bateau pirate, puisque l'Oiseau des Îles avait été rayé des douanes françaises. C'est à cette occasion que j'ai découvert qu'ici il n'y avait pas de loi."

Le sieur Couttolenc, étrange personnage, quelque peu trafiquant, possesseur de trois passeports de nationalités différentes, révèle alors à Robert Argod l'avenir qu'il envisage pour ce navire qu'il vient d'acquérir. Il lui parle d'un casino avec salle de jeu sur le pont, roulette, sans oublier les chambres "particulières" et les salles de bains... bref, un lupanar flottant. "C'est interdit, commente-t-il, mais j'irai mouiller sur rade et le tour sera joué!"


Le Flying Cloud vers 1995. L'ex-Oiseau des Îles a été refondu pour accueillir confortablement des passagers en croisière. De trois-mâts latin, le voilier a été regréé en trois-mâts goélette, les voiles du phare carré se carguant le long du mât. D'une élégance discutable du fait de son gréement actuel et de l'ajout d'éléments de superstructures disproportionnées, le dernier voilier de chez Dubigeon possède néanmoins le mérite d'être convenablement entretenu et de continuer à naviguer.

Ce projet s'est-il concrétisé? Qu'est devenu l'Oiseau des Îles jusqu'à son rachat, en 1968, par Mike Burke, le directeur de la Windjammer Barefoot Cruises de Miami? "Je pense qu'il a surtout servi à transporter du poisson le long des côtes du Mexique, indique Marc Brouillard, directeur des ventes de cette compagnie. Car lorsque nous l'avons acquis, nous n'avons trouvé, croyez-moi, aucune trace de quoi que ce soit. Il ne restait que la coque. Plus de mâture, plus de superstructures. En un mot, plus rien, pas même la plaque du chantier, qui avait été volée!"

Mais cette coque dévastée est d'une solidité remarquable et sera restaurée. Réaménagé à Miami, l'Oiseau des îles est transformé en un superbe yacht pouvant embarquer soixante-six passagers et vingt-huit membres d'équipage. Certes, on ne reconnaît plus guère le navire d'origine sous l'apparence du Flying Cloud. Regréé en trois-mâts goélette bermudien avec fortune carrée, il arbore désormais de hautes superstructures abondamment vernies.

D'abord immatriculé au Honduras, puis en Guinée-Equatoriale, ce bâtiment effectue désormais des croisières dans les îles Vierges à la belle saison. Grâce à cette ultime vocation, les anciens de chez Dubigeon peuvent se flatter du fait que leur dernier voilier, lancé en 1935, navigue toujours à l'aube du troisième millénaire. Une sacrée référence - avec celle du trois-mâts Belem - pour le chantier nantais !

Aux dernières nouvelles, le voilier serait en grand age au chantier Mantime Preservation de Tnnidad, pour une durée d'au moins une année.

Bibliographie: Les Cahier des Salorges, numéros 20 et 21, articles d'André Praud, de Charles Viaud et du commandant Cazère. Le Marin, numéros de février et mars 1995.

Remerciements: Louis Le Caill (ancien capitaine du port de Papeete), jean-Yves Brouard (Le Marin), Patrick Bonnette (Tahiti), Marc Brouillard (Miami), Gérard Tripoteau (histoire de la Navale à Nantes), Bertrand Guillet (conservateur du musée du Château de Nantes).

le Chasse Marée (N°157). Mars 2003

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© France II Renaissance  05 May 2007