Chapitre 2:

L' Age d'Or des Grands Voiliers

Nombre de compagnies de navigation voient le jour, et de grands noms de l’armement maritime français se constituent.

« Les chantiers navals nationaux voient affluer les commandes et se multiplient sur le territoire. On estime à 230 le nombre de grands voiliers construits en France entre 1895 et 1910».

C’est dans cette conjoncture que l’armement maritime se développe à Rouen, notamment à travers la Compagnie Prentout - Leblond.

En 1913, France II, gigantesque voilier de 142 m de long, gréé en cinq-mâts barque, sort des Chantiers de la Gironde et est livré à la Société Anonyme des Navires Mixtes que vient de créer Prentout.

Ce navire marque l’apogée et la consécration de l’armateur dans les milieux maritimes.

Pour expliquer le nom de ce navire, il faut tout d’abord dire qu’en 1890 voyait le jour
France I, premier cinq-mâts armé en France par la compagnie Bordes et construit en Angleterre.

Prentout donnait quant à lui naissance au deuxième cinq-mâts d’armement français, mais également de construction française.

Si son nom l’apparentait de droit à la descendance de France I, France II, navire mixte alliant la voile et le moteur, se voulait à l’origine, de par conception et sa destination, le successeur du pétrolier Quevilly, quatre-mâts barque lancé en 1898 par l’armement Prentout-Leblond, qui s’était spécialisé dans le transport du pétrole entre les États-Unis et la France.

Cependant, « un peu avant de signer l’ordre de construction, les armateurs décidèrent d’affecter leur nouvelle unité aux transports de nickel calédonien. » 

Une autre caractéristique de ce navire, tout à fait nouvelle à l’époque, était de coupler à l’activité de transport de marchandises une activité croisière, sur laquelle nous reviendrons plus tard.

France II était pour l’armement Prentout un pari audacieux à tout point de vue, qui laissait dubitatifs les milieux de l’armement maritime.

Et il est vrai que les objectifs fixés à ce navire nécessitaient une avancée de pointe en matière de conception et de construction navales.

Construction Acier
Longueur hors tout 146, 20 mètres
Longueur entre perpendiculaires 118, 60 mètres
Largeur 16, 90 mètres
Gréement Cinq-mâts barque
Surface de voiles 6350 m2
Déplacement 10710 tonnes
Hauteur des mats 64 mètres
Poids total de la mature 457 tonnes
Jauge Brute 6255 tonneaux
Puissance des moteurs 2 x 900 ch. Schneider
Classification Lloyds / Veritas

« Les ingénieurs avaient calculé qu’une brise de 5 mètres à la seconde devait donner à la voilure une poussée permettant d’atteindre 17 nœuds. Enfin France II avait deux hélices latérales tournant à 240 tours par minute maximum, mues par deux moteurs Diesel de 900 chevaux. l’un, et devant donner au navire dix nœuds de vitesse avec une consommation de pétrole brut de 220 grammes par cheval heure.

Les soutes contenaient assez de combustible pour marcher 47 jours et parcourir 11000 milles, soit deux fois la traversée aller et retour Europe - New York. (...)

(...) Les armateurs comptaient que cette combinaison de la voile et du moteur leur permettrait d’aller en Calédonie en 80 jours, c’est-à-dire plus rapidement qu’un cargo de ce temps.

Aux essais officiels [août 1913], les moteurs donnèrent dix nœuds et le navire put toucher la prime de construction des vapeurs et celle de compensation de ces mêmes navires.»


Messieurs,

Nous avons bien reçu votre honorée du 17 courant et nous vous remercions de son contenu qui nous donnera, nous l’espérons, toute satisfaction;

Si vous avez l’occasion de vous entretenir avec les armateurs, vous pouvez leur dire qu’ils ont une double garantie avec ce navire, étant donné que les machines sont aussi puissantes que pour un cargo de même tonnage et qu’il est muni d’une voilure qui le met à l’abri de tout accident de machine - ce qui lui permet de continuer sa route d’une façon ou d’une autre et d’éviter, de ce fait, les captures de navires donnant assistance.

Nous serons donc très honorés que vous assistiez aux essais devant la Commission, étant donné que le navire est inscrit à votre registre.

Veuillez agréer, Messieurs, nos salutations distinguées.

Ces premiers essais s’avérant parfaitement concluants, France II n’avait plus qu’à faire ses preuves sur le parcours Europe / Nouvelle-Calédonie et à démontrer sa rentabilité.

La grande aventure de France II pouvait commencer...

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© France II Renaissance  05 May 2007