Chapitre 3: La Grande Aventure de FRANCE II
Louis Lacroix raconte lui-même son émerveillement face à ce navire :
Cest avec un équipage total de 45 hommes seulement que France II prit la mer, ce qui parait bien peu, proportionnellement au gigantisme de ce bâtiment.
Et ce fut le cas. « Au cours
de cette première traversée, France II fit preuve de superbes qualités
nautiques. (...) Bien que léquipage fût, à
proportion, beaucoup plus faible que sur Cest ainsi que seffectue le premier voyage de France II entre lEurope et la Nouvelle-Calédonie, avec 92 jours de mer à laller et 102 au retour. Les délais sont un peu dépassés, mais compte tenu des caprices de la mer auxquels il a dû faire face, France II donne entière satisfaction à ses armateurs. Le pari fait sur ce navire est gagné. Un épisode relaté par le capitaine en second Lucien Lefèvre, dans son Histoire de la Voile, rend tout à fait compte de latmosphère grisante qui régnait à bord du navire lors de cette première traversée, et de la conscience des hommes déquipage de vivre là une expérience de navigation tout à fait extraordinaire, sur un bateau hors du commun.
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Changement de cap... Henri Prentout mort, la Société des Navires Mixtes décida, fin 1916, de se séparer de France II, estimé trop peu rentable par la compagnie : les difficultés liées à la guerre, le contrat avec la Société Le Nickel jugé trop onéreux, et un problème de moteur au retour du quatrième voyage eurent raison de lui. France II entrait dans une nouvelle phase de son histoire, au sein de la Compagnie Française de Marine et de Commerce. On arma le navire de deux canons. Le 21 février 1917, France II partit de Glasgow avec un plein chargement de charbons à destination de Montevideo et entama une campagne mouvementée qui devait durer deux ans, le menant des ports de la côte américaine à ceux de lAustralie, de la Nouvelle-Calédonie et enfin à Dakar, avant de revenir à Bordeaux le 17 février 1919 et daller désarmer au Havre. France II avait tout transporté : des graines, du suif, des cuirs, des cafés, de lessence, du nickel, des billes dacajou, des arachides; et avait surmonté toutes les épreuves : attaques allemandes, incendie, icebergs, cyclone... Des discussions sengagèrent à propos des deux moteurs diesel de France II, qui ne donnaient pas entière satisfaction aux nouveaux armateurs. |
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... avec un nouveau capitaine et un équipage étendu à plus de cinquante hommes. Première alerte... Dès le premier voyage, à lété 1919, un incident survint : un violent coup de vent obligea le remorqueur anglais, qui devait le mener jusquà lentrée de la Manche, à labandonner. Daprès les dire du capitaine du remorqueur, qui avait laissé France II couché sur le côté, probablement à cause dun mauvais arrimage des marchandises, on crut le navire perdu. Il nen fut rien. Et si Lacroix note au passage que larrimage des marchandises à cette époque sur les grands voiliers nétait plus effectué dans les règles de lart, il nen reste pas moins que France II, sauvé pour cette fois, continua à effectuer son travail de transporteur vers le Nord-Ouest américain jusque 1921, puis un voyage pour la Nouvelle-Zélande. « Simple voilier, le cinq-mâts faisait des traversées presque aussi belles que celles effectuées avec lassistance des moteurs. » |
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Le dernier voyage. Cest pourtant faute de moteur que France II séchoua, dans la nuit du 11 au 12 juillet 1922, sur le récif de Ouano en Nouvelle-Calédonie, vers laquelle il avait effectué de si nombreux voyages. Le vent lavait abandonné, et une mer houleuse avait fait le reste.
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Trois mois après le naufrage, l'hebdomadaire l'Illustration consacrait un article au naufrage:
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[introduction] [Que
reste-il de France II] [l'Age d'Or des Grands
Voiliers]
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email: France@Grand-Voilier.com |
Grand-Voilier.com |
© France II Renaissance 05 May 2007 |